‘Retour au point de départ? Les dernières œuvres de musique de chambre de Darius Milhaud et la notion de “tardivité”’

La musique de chambre apparaît sûrement dans l’oeuvre de Milhaud comme le vecteur privilégié des expérimentations sonores et stylistiques qu’il poursuivra tout au long de sa vie. C’est ce qui se dégage de l’article de Deborah Mawer, dans lequel elle offre un judicieux tour d’horizon des dernières oeuvres de musique de chambre du compositeur français. Dans cette rétrospective, où l’auteur développe l’idée d’un équilibre éclectique, l’esprit d’expérimentation de Milhaud ressort non seulement dans ses compositions de jeunesse, mais également dans celles de la dernière période. Mawer s’intéresse spécifiquement à la question de la « tardivité » en s’appuyant sur les travaux de Edward Said et Joseph N. Straus et en établissant des comparaisons avec le style tardif de Beethoven, Brahms et Stravinski, entre autres. En s’appropriant un tel cadre théorique, la musicologue intègre Milhaud dans le canon musical du XXe siècle